La posture critique : indispensable à une recherche de qualité.

  • Vendredi 13 novembre 2015 de 13 h à 14 h 30
  • Université du Québec à Trois-Rivières, local 1222AT

Conférencière/Conférencier

Photo de Stéphane Martineau

Martineau, Stéphane

Stéphane Martineau est professeur titulaire au département des sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Trois-Rivières et chercheur régulier au CRIFPE.

Description

La science est née du désir d’interroger le monde rationnellement en critiquant les idées reçues. Il ne saurait donc y avoir de science sans posture critique. Pourtant, de nos jours, il semble parfois que cette posture essentielle manque cruellement à nombre de productions de recherche. Or, la posture critique est une attitude et une capacité. Une attitude face aux choses, aux faits, aux phénomènes où ceux-ci sont examinés avec sérieux et impartialité. Une attitude de curiosité face au monde où celui-ci n'est pas pris comme «un allant de soi». Une attitude face à soi-même également qui fait en sorte d'être capable de remettre en question ses croyances et ses convictions. Pour qu'elle soit féconde, cette attitude gagne à reposer sur une capacité à questionner. Cette capacité à poser les bonnes questions n'est possible, quant à elle, qu'en possédant les savoirs appropriés. Sans cela, on risque toujours de sombrer dans la critique stérile ou, comme le disait Fernand Dumont, de n’être qu’un «critiqueux» plutôt qu’un véritable critique. Ainsi, la posture critique ne peut exister qu'en ayant la culture qu'il faut. Elle exige donc à la fois curiosité, objectivité et humilité - doublées d'une certaine dose de scepticisme - et de la culture (il est évident que celle-ci sera toujours limitée en extension et en profondeur). Comment alors garder le cap ? En se rappelant notamment l'adage de Socrate : non pas se croire savant, mais toujours se considérer ignorant... mais un ignorant qui cherche sans arrêt à briser la double ignorance (celle de l'ignorant qui s'ignore).