La formation initiale à l’enseignement de l’ÉPS en Tunisie après l’implantation du modèle LMD : point de vue des acteurs sur l’ancien et le nouveau curriculum ainsi que sur la professionnalisation.

  • Mardi 10 décembre 2019 de 13 h à 15 h
  • Université de Sherbrooke

Conférencière/Conférencier

Description

Dans cette thèse de doctorat, nous avons posé un regard sur la réforme de la formation à l’enseignement de l’ÉPS réalisée dans les Instituts supérieurs de sport et de l’éducation physique (ISSEP) tunisiens depuis l’adoption du modèle Licence-Master-Doctorat (LMD) en 2006. Ce travail de recherche s’inscrit donc dans le cadre général de l’analyse des réformes de l’enseignement supérieur. Il vise à étudier les circonstances d’implantation du nouveau modèle de formation, à identifier les intentions de la réforme et à comprendre les fondements ainsi que les processus de développement et de mise en œuvre du nouveau curriculum de formation à l’enseignement de l’ÉPS en Tunisie. La présente recherche s’inscrit dans le champ de l’analyse des politiques éducatives (Lessard, Desjardins, Schwimmer et Ann, 2008; Green, Camili et Elmore, 2006). Elle repose sur un devis de recherche qualitatif à visée descriptive. La démarche méthodologique adoptée a mené à la cueillette des données par l’entremise d’entrevues semi-structurées individuelles (21) et d’entrevues de groupe (2) auprès de 29 informateurs (5 responsables ministériels, 10 responsables institutionnels, 6 enseignants chercheurs et 8 superviseurs pédagogiques) sélectionnés selon une stratégie d’échantillonnage non-probabiliste mixte. Les entrevues préalablement transcrites ont fait l’objet d’une analyse de contenu selon le modèle des catégories mixtes de l’Écuyer (1990). Une analyse fréquentielle comparative a aussi été réalisée afin de mieux comprendre les changements opérés depuis la mise en œuvre du LMD dans formation des enseignants d’ÉPS tunisiens. Les résultats montrent les intentions liées à la réforme sont majoritairement d’ordre organisationnel et structurel et qu’elles se résument à une volonté d’harmonisation par rapport aux standards de formation universitaire à l’échelle internationale. Les résultats permettent d’identifier une approche d’implantation verticale où les décisions stratégiques ont principalement émanées du plus haut niveau de l’État sans une véritable implication des institutions de formation. Plus explicitement, l’implantation du LMD n’a pas reposé ni sur une analyse préalable de la réalité et des conditions dans lesquelles se déroulent les formations universitaires au sein des ISSEP, ni sur une étude des besoins en apprentissage des publics scolaires dans les établissements primaires et secondaires tunisiens.